Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
14 mai 2007 1 14 /05 /mai /2007 20:29

Au large de TrondheimVoici ce que j'ai découvert en fouillant dans les affaires de mon illustre grand père: deux lettres de 1969 pour ce qui devait être sa dernière expédition.

Trondheim – Norvège – 8 Mai 1969

Ma douce amie,

Jamais je n’aurais cru qu’une telle surprise fût encore possible ! Alors que s’achève mon périple dans les terres isolées du nord de la Norvège, ultime expédition loin de vous et de notre doux foyer, j’apprends qu’il existerait au large de Trondheim une île peuplée de tout petits êtres humains, des hommes pas plus hauts que trois pommes.

Et malgré les douleurs qui traversent mon corps fatigué, malgré mon désir de vous retrouver enfin, je vais vous demander de faire taire votre impatience quelques jours de plus. Pardonnez moi, ma tendre et douce, vous connaissez ma curiosité : Je ne peux résister à l’’appel silencieux de ce petit peuple. Mais soyez sûre que je vous tiendrai informée au plus vite de mes découvertes. Ayez une pensée pour cet incorrigible aventurier qu’est votre vieil amoureux.

Votre Juan Olaf

 

 

 

 


Quelque part près d’Oostende – chemin du retour –22 Mai 1969

Ma Mie, ma petite femme lointaine,

Je n’en reviens pas ! Ils existent bel et bien ! Alors que les hommes du XX° Siècle ont la prétention de croire qu’ils ont tout découvert et qu’il n’existe de part le vaste monde plus aucun mystère, moi, Juan Olaf Van Der Bilout, explorateur de l’impossible et élu de votre cœur, je viens de croiser la route des humains les plus petits qui soit : trois grosses pommes, pas un centimètre de plus ! Ah, ma tendre amie, comme j’aimerais que vous eussiez pu partager avec moi ces moments inoubliables ! Je vous livre aujourd’hui quelques secrets de leur île... mais surtout, prudence ! Vous devrez être de la plus grande discrétion car je leur ai fait le serment de ne jamais trahir le secret de leur existence… Car qu’adviendrait-il dans notre monde d’individus aussi vulnérables?

Ces habitants ne sont pas seulement tout petits. Ils sont aussi jovials et drôles, sincères et d’un respect absolu. Imaginez un peu : point de livres de lois ni de code de bonne conduite dans leur société ; les tout petits hommes naissent solidaires et fraternels. Que dites vous de cela ? Je sais combien de tels propos vous toucheront car je connais votre foi en la bonté des hommes.

De plus, chose incroyable, ces humains miniatures sont dotés d’un garde fou absolu contre les dérapages dans lesquels tombent habituellement les hommes : ils perdent la tête !... Je sais que cela est difficile à croire mais lorsque ces petits individus se laissent aller à trop d’hilarité, trop d’emphase, de vanité ou de colère, bref, lorsqu’ils arrivent au seuil de la folie, leur tête tombe par terre en une seconde ! J’imagine à quel point mes propos vous étonnent, vous si raisonnable, mais je puis vous assurer que c’est là l’entière vérité. J’ai vu de mes yeux leurs petites têtes perdues accrochées à leur mur au dessus de leur cheminée. Mais quel impardonnable idiot je suis ! Je ne vous conte que la moitié des faits ! Vous devez croire que ces pauvres êtres sont privés à jamais de leur tête et devez imaginer le pire pour leur pauvre existence… Rassurez vous, ma mie, cela ne dure pas. S’ils perdent la tête, c’est parce qu’elle est désormais infestée de délires. Il leur en pousse une nouvelle en quelques semaines, plus sage et absolument saine. Alors, ils accrochent la tête qu’ils ont perdue chez eux, bien en évidence, pour se prémunir contre de nouveaux accès de folie. Ils ne sont pas fiers, les pauvres, d’en arriver là, vous pouvez me croire. La période durant laquelle ils attendent la repousse totale de leur tête est un calvaire : ils vivent sous les quolibets, mettent des heures à manger à leur faim, ne peuvent plus porter ni lunettes ni bonnet...

Ils ont eu la bonté de me raconter certaines de leurs histoire et m’ont fait cadeau de quelques exemplaires de têtes perdues que je rapporte dans ma malle en toute discrétion, tels des objets de contrebande. De toutes petites têtes perdues, pétrifiées dans l’expression du délire et de la folie...… N’est-ce pas incroyable et merveilleux ?

Je reviens à vive allure, mon aimée. Je me rapproche chaque jour un peu plus de vous et de ce repos que nous allons vivre ensemble désormais. Une retraite près de vous : ce sera, j’en suis sûr, ma plus belle aventure !

Votre Juan Olaf

Partager cet article
Repost0

commentaires

Qui est Juan Olaf ?


"Quand j’étais petit et qu’on se moquait continuellement de moi et de mon prénom, ma maman m’a dit que je devais être fier de porter le nom du plus fameux (et pourtant le plus méconnu) aventurier et explorateur que la France ait connue : le comte Juan Olaf Van Der Bilout. Celui qui a redécouvert l’Amérique; l’ami de l’homme le plus grand du monde et du roi le plus petit de l’Europe centrale du Sud-est ; le seul être humain à connaître la langue des extras terrestres.
Alors j’ai grandi content ; jusqu’au jour où j’ai reçu une vieille clé de hangar en héritage..."

Juanitó Van Der Bilout 
(petit fils et héritier du célèbre explorateur)

................

Toutes les oeuvres présentes sur ce site appartiennent exclusivement à l'auteur (sauf mention contraire) aux termes des articles L111-1 et L112-1 du code de la propriété intellectuelle.
Toute reproduction, diffusion publique, usage commercial sont par conséquent interdit sans autorisation du titulaire des droits.



Archives