Une petite vidéo au portable (donc pas terrible)...
J'en profite pour remercier les visiteurs de la fête de la science.
Une petite vidéo au portable (donc pas terrible)...
J'en profite pour remercier les visiteurs de la fête de la science.
Vous pourrez découvrir une reconstition du bureau de mon pépé, le comte Juan Olaf, pour la fête de la science itinérante avec pleins de découvertes en provenance de la douce et mystérieuse Auvergne: des animaux endémiques d’une tourbière au sommet d’un volcan, la prise du plus grand pêcheur du monde, les fossiles parmi les plus étranges, et bien sûr une foule de bestioles aussi bizarres que disparues:
Centre Jaude
Place de Jaude
63000 Clermont-Ferrand
les Jeudi 21, Vendredi 22 et Samedi 23 OCTOBRE
> Ouvert de 10h à 19h
Le programme ici.
Un grand merci aux nombreux visiteurs du week-end dernier qui, malgré la pluie et le froid, sont venus découvrir les trésors de mon grand père. C'est toujours avec grand plaisir que je les vois s'amuser du sourire crispé du mouflon de Laponie, de se pencher sur les lettres enflammées à ma grand mère ou simplement discuter de la technique utilisée pour la taxidermie (...). L'accueil fait à l'ébauche du carnet de voyage nous encourage à poursuivre nos recherches. Un seule regret: être seul à voir que le comte Van Der Bilout et ses aventures pittoresque invite le spectateur/lecteur à partir en voyage au moins pendant quelques instants loin de leurs problèmes quotidiens.
Petite dédicace à mes visiteurs du samedi et dimanche, qui ont fait de supers dessins souvenirs:
PS: J'ai gardé le bouquin sur Honoré Daumier, pour le récupérer il suffit de me mettre un petit com ou un mail.
Mon tout petit,
Mon Juan Olaf II tant aimé,
Tu seras grand déjà lorsque tu liras ces lignes. C'est si difficile à croire aujourd'hui! Te voilà devant moi dans ton petit berceau et même mon souffle de vieil homme te ferait vaciller...
J'ai été bien ému lorsque ta maman m'a dit le joli prénom qu'elle avait choisi pour toi. Oh! Je me doute que son choix n'a pas du faire que des heureux et que ton père aura sans doute eu bien des arguments à lui objecter. En grand adepte des sciences exactes, ton père s'est toujours un peu méfié de moi.
Vois-tu, petit, j'arrive au terme de ma plus grande aventure. Alors que tu viens d'accoster en ce monde, je m'apprête à larguer les amarres pour aller fouler des terres lointaines, de l'autre côté de la vie. Ainsi vont les choses: je te laisse la place.
Quand tes parents te jugeront assez grand pour comprendre, ils t'offriront une clé, celle là même que tu utilisas tout à l'heure pour ouvrir la malle. Ce jour là, la porte s'ouvrira pour toi sur les mondes merveilleux découverts par le plus fabuleux et le plus méconnu aventurier et explorateur que la France ait connu, l'ami de l'homme le plus grand du monde et du roi le plus petit : moi-même, ton grand-père.
Je sais, rien qu'à te regarder dormir, que tu sauras voir dans les objets hétéroclites qui sont tout mon héritage, l'éclat du merveilleux, l'étincelle du fantastique. Fais en bon usage, petit Juani, et porte mon message. Les hommes de mon temps n'ont pas su me comprendre. Ils n'ont pas cru à mes histoires. Ou bien ils ont déclaré que l'intérêt de mes découvertes n'avait pas l'étendue de ma prétention: quel toupet! Quand on a marché sur la muraille de chine à dos de chameau rieur de Tartarie, photographié le lion cornu de Laponie et rapporté des tsantzas de l'autre bout du monde, on mérite bien quelque attention ! Alors bien sûr, un ou deux articles ont paru dans les journaux mais au fond, ils ont toujours pensé que je n'étais qu'un original. Ô quelle tristesse! Pire encore: quelle ignorance!
Toi, tu leur raconteras l'histoire de ceux-qui-perdent-la-tête, tu leur montreras les animaux extraordinaires, tu les emmèneras sur mes traces dans les îles du grand Est de l'Asie. Surtout, Juani, promets moi de prendre bien soin de mes photos. Je ne crains rien moins que les effets du temps sur ces précieux clichés. Et puis sois curieux: fouille bien partout dans le grenier car il n'y a peut-être pas qu'une seule malle. Il se pourrait que je me sois amusé à cacher quelques souvenirs de plus quelque part...
Quand je t'imagine, quand je vois le jeune homme fringant et plein de fougue que tu vas devenir, tellement semblable à ce que je fus, alors mon cœur fatigué s'apaise et accepte de cesser le combat.
Ecoute ma voix, Juani: Il était une fois les aventures de Juan Olaf Van Der Bilout, premier du nom, explorateur de l'impossible, qui vécut heureux au cœur du monde. Désormais, c'est à toi de raconter l'histoire.
Je dépose sur ton berceau un amour vaste comme le ciel.
PS: si ta grand mère est près de toi, dis lui que je l'attends. Dis lui aussi de ne pas se presser et de profiter de toi; après, nous aurons tout le temps de ne plus nous quitter.